dimanche 19 mai 2013

L'assiette


L’assiette est un terme utilisé en équitation pour nommer la surface d’appui du cavalier assis sur le cheval, ainsi que la partie du corps en contact avec celui-­ci. La priorité à cheval doit être, dès le début, la recherche de l’équilibre. Une fois atteinte, les mains, les jambes et le poids deviennent alors des aides qui permettent de communiquer avec le cheval, et non ce qui permet de se tenir dessus.





Au piano aussi, il faut savoir sentir son centre de gravité: d'abord pour éviter les crispations et les efforts inutiles, ensuite pour atteindre l'équilibre requis pour un jeu souple, chantant, et un son riche.





Examinons la position au piano.
On s’assoit sur le devant du siège, les pieds bien à plat. Le dos gagne ainsi en tonus. À noter que le contact des pieds au sol est important.Dans cette position, en privilégiant une respiration abdominale, on rend aux épaules leur liberté.
(Le débutant oublie souvent que l’épaule est une articulation très mobile, et non une partie du tronc.) Les bras gagnent alors en mobilité et les mains et les doigts se retrouvent dans une position optimale. Il reste alors à s’ouvrir aux sensations ressenties par le bout des doigts sur les touches.


J’ai étudié auprès d’un professeur formé à la prestigieuse École Nationale d’Équitation de Saumur. Pour les curieux: http://www.cadrenoir.fr/le-cadre-noir
Il s’amusait à répéter qu’il fallait développer une fesse intelligente: qui perçoit, qui écoute et qui parle. Il parlait bien entendu de l’assiette qui est aussi canal de communication avec le cheval.

L’acte de s’asseoir au piano n’est pas non plus un geste anodin. On ne s’assied pas au piano comme on le fait à la table pour le repas. Dans ce geste qui semble banal, il y a acte de présence. Il y a recherche d’équilibre en soi, et dans le geste pianistique. Il faut donc savoir reconnaître quand on est bien assis: la hauteur et la distance avec le clavier font partie des paramètres à vérifier. 

Commençons par s’asseoir sur le devant du banc, plutôt sur les ischions que sur le haut de la fesse, avec les pieds bien à plat. Il faut sentir en soi un axe qui s’étire, et non qui s’affaisse. Cet axe imaginaire passe par le centre de gravité. On redresse doucement la colonne vertébrale, puis la tête, on rentre un peu le menton, ce qui permet de dégager l’ensemble. On prend contact avec son corps, on l’habite.

Coude et poignet sont au même niveau. 
Coude plus haut que les poignets, trop de poids est mis sur les doigts. Coude plus bas, les poignets sont cassés et les doigts embêtés. Les coudes sont dégagés du tronc vers l’avant.
Lors des déplacements latéraux, ils ne doivent pas rencontrer d’obstacle. 

De bas en haut, du cou au bout des doigts, les mots-clés sont détente et souplesse. 
À noter que ces mots ne sont pas des synonymes de mollesse. Au contraire, il faut savoir garder du tonus sans toutefois se crisper. 


Passer du temps pour trouver une position confortable n’est pas une perte de temps. Cette position permettra la liberté de mouvement ainsi que l’efficacité. Associée à une respiration profonde, elle sera génératrice de calme. La musique peut devenir une épreuve si on ne tient pas compte des aspects émotifs au même titre que gestuels et techniques. Si elle est ignorée, l’émotion peut inhiber l’action à des degrés divers: crispation, panne de lecture, crampes, sueurs, tremblements... Nous avons donc besoin d’une bonne assise pour aborder le défi musical.

CHERCHER DÈS LE DÉBUT L’INDÉPENDANCE DES DIFFÉRENTES PARTIES DU CORPS. VEILLEZ À CE QUE LES MOUVEMENTS D’UN BRAS N’AIENT AUCUNE RÉPERCUSSION SUR L’AUTRE BRAS (...) LE PROGRÈS N’EST PAS CONSÉQUENCE DES MOUVEMENTS, MAIS DE LA FAÇON DONT ILS SONT EXÉCUTÉS.Cdt Licart -­ Comment apprendre à monter à cheval 

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