dimanche 5 mai 2013

Kinesthésie, Zen et Escalade 1


Je vous partage ici une des feuilles d'un document que j'ai écrit et que je remettais aux élèves de mes cours. On peut facilement appliquer ces principes à l'instrument. 
Bonne lecture!

L'harmonie



Le Maître Ittei disait : 
« Le progrès en calligraphie consiste à créer l'harmonie entre le parchemin, le pinceau et l'encre ». Hagakure

De la même façon, le musicien doit faire un avec son instrument. On pensera que c’est le piano qui devient le prolongement du pianiste. Mais ce n’est pas une voie à sens unique... 

Travailler les yeux fermés aide à établir ce lien. 
Tout doucement, notre présence à ce qu’on fait grandit. Nos sensations tactiles s’améliorent. On prend conscience de la texture des touches sous nos doigts. On perçoit mieux les vibrations. On peut même les sentir dans notre corps. Le piano se met à nous parler. On se laisse atteindre et toucher. On se met au diapason... l’harmonie se crée.

Travailler lentement aide à ne pas perdre contact avec son piano. Le geste devient de plus en plus naturel car profondément ressenti. Les bons réflexes s’installent, sans gestes parasites, sans crispations.  

C'est parfois dans la lenteur qu'on progresse le plus rapidement.





Réflexion sur l'art


L’équitation est une mine de recherches constantes pour le cavalier qui doit se façonner à sa monture en même temps qu’il lui demande de répondre à ses désirs.

«Plus que tout autre, l’art équestre est en liaison intime avec l’art de vivre. De même le cavalier n’aura de succès que s’il est équilibré physiquement et moralement, de même l’homme aura besoin de cet équilibre tout spécialement quant au caractère pour faire son chemin dans la vie.»    Aloïs Podhadjsky

Ce que requiert la pratique de tout art:
la discipline, la concentration, la patience, la curiosité et le souci de grandir dans cet art. 
L’art requiert aussi de reconnaître que chaque chose a son temps, et qu’il y a des choses qu’on ne peut pas provoquer. Il enseigne à se préparer, 
à attendre et à accueillir. Trop souvent, on se brusque soi-même, sans même s’en rendre compte, en ne respectant pas son propre rythme.

« Il est essentiel que la discipline ne soit pas pratiquée comme une règle s’imposant du dehors, mais qu’elle devienne une expression de notre volonté propre, qu’elle soit ressentie comme plaisante et qu’on s’accoutume progressivement à un style de vie dont on finirait par regretter l’absence si on cessait de la mettre en pratique.»
Eric Fromm