samedi 4 mai 2013

Respirer


Quoi de plus naturel que de respirer. Même pas besoin d’y penser pour le faire. Après tout, c’est une fonction végétative. Alors, pourquoi en parler?! Pour attirer votre attention sur votre respiration quand vous êtes au piano. Tout simplement.

Concentré sur notre pièce, à déchiffrer les hauteurs de sons et les rythmes, à coordonner les deux mains, à essayer de garder le tempo et à vouloir donner un sens à ce qu’on joue, on en finit parfois par oublier de respirer correctement. Ou de respirer tout court. On retient notre souffle inconsciemment, le temps que ça passe ou que ça casse. On concentre ses énergies et toute son attention sur ce qu’on fait en oubliant d’être.

Mais voilà, pour jouer correctement une pièce, il faut savoir la vivre. Pour y arriver, être à l’aise est essentiel. Une crispation au niveau respiratoire entraîne une crispation des épaules, des bras, des poignets, de la main, des doigts. Il faut donc savoir libérer sa respiration et l’accorder avec ce qui est joué. C’est essentiel pour obtenir une sonorité chantante à l’instrument. 

Tout comme en escalade, à cheval ou à vélo, il faut «respirer du ventre», i.e. privilégier une respiration abdominale plutôt que thoracique.
Cette respiration permet de sentir son centre de gravité, d’asseoir son équilibre, de se détendre et de libérer le haut du corps. Elle permet de mieux rentrer en contact avec la globalité de son corps. Les zones de tension sont identifiées plus facilement. La respiration aidera au relâchement musculaire et à la gestion du stress. Tout ceci donnera au pianiste plus de stabilité, de précision, d’aisance et une fluidité dans le geste, dans le jeu.
Inspirant, je calme mon corps. 
Expirant, je souris. 
Demeurant dans l’instant présent, je reconnais toute la merveille de cet instant.      
                                                                                                                               
 Thich Nath Hanh

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